Investir dans les ETF : le guide complet pour commencer
Tu sais ce qui me met en rogne ?
Tu sais ce qui me met en rogne ? C’est de voir des mecs de notre âge qui tournent en rond depuis des années avec la même question : « Comment je fais pour investir sans me planter ? » Et pendant qu’ils se posent cette question, leur argent dort sur un Livret A à 1,7% (au 1er aout 2025), sans compter sur l’inflation qui grignote tranquillement le pouvoir d’achat.
Je vais te dire franchement : si tu es là à lire cet article, c’est probablement que tu en as marre de voir tes économies stagner. Tu as peut-être déjà 45 ans, un salaire correct, quelques milliers d’euros de côté, mais tu ne sais pas par où commencer pour les faire vraiment travailler.
La réalité, c’est que les ETF sont probablement la solution la plus simple et la plus efficace pour commencer à investir après 40 ans. Mais avant de t’expliquer pourquoi et comment, laisse-moi t’expliquer ce qu’est vraiment un ETF et démonter quelques idées reçues qui t’empêchent peut-être d’agir.
Décoder le nom d’un ETF : le mode d’emploi pour ne plus être largué
Tu regardes la liste des ETF disponibles et tu vois des trucs comme
iShares Core MSCI World UCITS ETF USD (Acc)
…et tu te dis : « Fichtre, mais c’est encore moins compréhensible que les expressions de mon ado ! ». Laisse-moi te décortiquer ça pour que tu comprennes enfin ce que tu achètes.
La structure d’un nom d’ETF
Prenons l’exemple : « iShares Core MSCI World UCITS ETF USD (Acc) »
1. Le gestionnaire : « iShares » C’est la société qui gère l’ETF. Les principaux sont :
- iShares (BlackRock) – les plus gros du marché
- Amundi – le champion français
- Vanguard – les pionniers américains
- Xtrackers (Deutsche Bank)
2. La gamme : « Core » Ça indique souvent que c’est un ETF « de base », avec des frais réduits. Tu peux aussi voir « Prime », « Select »,… mais ce sera pour un autre article.
3. L’indice répliqué : « MSCI World » C’est ça le plus important ! Ça te dit exactement dans quoi tu investis :
- MSCI World = les 1600+ plus grosses entreprises des pays développés
- S&P 500 = les 500 plus grosses entreprises américaines
- STOXX Europe 600 = les 600 plus grosses entreprises européennes
- FTSE Emerging Markets = les marchés émergents
4. La conformité européenne : « UCITS » Ça veut dire que l’ETF respecte la réglementation européenne. Si tu vois ça, tu peux l’acheter sans souci en France.
5. La devise : « USD » C’est la devise dans laquelle est libellé l’ETF. Attention, ça ne veut pas dire que tu dois payer en dollars ! Tu achètes toujours en euros, mais ça influe sur les fluctuations de change.
6. Le mode de distribution : « (Acc) » ou « (Dist) »
- (Acc) = Accumulation (ou capitalisation) : les dividendes sont automatiquement réinvestis
- (Dist) = Distribution : tu reçois les dividendes sur ton compte
Pour débuter après 40 ans, préfère les ETF en accumulation (Acc). Pourquoi se compliquer la vie à gérer des dividendes quand ils peuvent être réinvestis automatiquement ?
Les codes à retenir absolument
Ticker / Code ISIN : Chaque ETF a un code court pour le trading
- CW8 = iShares Core MSCI World
- EWLD = Amundi MSCI World
- PAEEM = Amundi MSCI Emerging Markets
Exemple concret : Quand tu passes ton ordre, tu tapes « CW8 » et tu tombes directement sur l’ETF : iShares Core MSCI World UCITS ETF USD (Acc). Plus simple, non ?
Performances comparées sur 15 ans (dividendes réinvestis) :
- Euro Stoxx 600 (Europe) : environ 7% par an
- CAC 40 : 7% par an (attention, le CAC 40 « classique » ne réinvestit pas les dividendes !)
- MSCI World : environ 8,4% par an
- S&P 500 (USA) : environ 10% par an
- Nasdaq 100 : 13% par an (mais volatilité plus forte)
- Marchés émergents : 5% par an (plutôt décevant sur cette période)
Ces performances moyennes sont importantes alors même qu’elles tiennent compte de crises majeures que nous avons traversé (crise de la zone euro en 2010, covid en 2020, turbulences 2024 avec les guerres d’Ukraine et d’Israël).
Maintenant que tu comprends bien ce qu’est un ETF, il reste à franchir le pas et à surpasser tes craintes émotionnelles.
Pourquoi c’est plus compliqué après 40 ans (et pourquoi c’est du bullshit)
« Je suis trop vieux pour commencer »
Arrête avec ça. D’après une étude de l’AMF de 2023, 39% des épargnants français ne détiennent aucun produit d’investissement autre que l’épargne réglementée. Ça veut dire que tu n’es pas le seul dans cette galère, mais surtout que tu as encore 15, 20 ou 25 ans devant toi pour faire fructifier ton capital.
« C’est trop risqué, je peux tout perdre »
Voilà bien la peur qui paralyse la plupart des quadras. Cette angoisse vient simplement d’une méconnaissance de ce qu’est vraiment un ETF.
Un ETF (Exchange Traded Fund), c’est simplement un panier d’actions de centaines d’entreprises différentes. Quand tu achètes un ETF World par exemple, tu deviens propriétaire d’une mini-part d’Apple, de Microsoft, d’ASML, de Nestlé et de 1600 autres entreprises mondiales.
La diversification est automatique. Pour que tu perdes tout, il faudrait que toutes ces entreprises fassent faillite en même temps. Autant dire que si ça arrive, on aura d’autres soucis que nos placements.
Les vraies raisons pour lesquelles tu n’as pas encore commencé
La paralysie par l’analyse
Tu passes des heures sur internet à comparer tous les ETF possibles, à lire des forums, à regarder des vidéos YouTube… Et au final ? Tu ne passes jamais à l’acte.
Les témoignages que je reçois montrent que 80% des hommes de notre génération restent bloqués dans cette phase d’information sans jamais investir le premier euro.
La peur de « mal faire »
Tu as peur de choisir le « mauvais » ETF, le « mauvais » moment, la « mauvaise » stratégie. Ce perfectionnisme nous fait rater des années de performance.
Voici la vérité que personne ne te dit : Il n’y a pas de moment parfait. Il y a juste le moment où tu décides d’arrêter de remettre à plus tard.
La stratégie ETF simple et efficace pour les débutants
Ne te complique pas la vie. Un seul ETF suffit pour démarrer.
Étape 1 : mes choix d’ETF par catégorie
Voici mes choix personnels d’ETF physiques après analyse approfondie des critères de performance, frais, liquidité et accessibilité. Attention, ce n’est pas un conseil en investissement, mais uniquement des exemples d’ETF performants :
Indice | ETF Recommandé | Ticker | Frais (TER) | Encours | Rang Taille des fonds | Perf 10 ans | Compatible PEA |
---|---|---|---|---|---|---|---|
S&P 500 | iShares Core S&P 500 UCITS ETF USD (Acc) | CSPX | 0,07% | 106+ Md€ | 🥇 N°1 mondial | ~12%* | ❌ Non |
Nasdaq 100 | iShares Nasdaq 100 UCITS ETF (Acc) | CNDX | 0,30% | 16,8 Md€ | 🥇 N°1 Nasdaq | ~17%* | ❌ Non |
MSCI USA | iShares MSCI USA UCITS ETF (Acc) | CSUS | 0,07% | 1,9 Md€ | 🥈 Top 3 Msci world | ~12%* | ❌ Non |
*Performances annualisées approximatives sur 10 ans, diffèrent légèrement selon les analyses, dividendes réinvestis.
Disclaimer : Cet article est à visée éducative. Tout investissement présente un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
A savoir : Le MSCI World, c’est en fait 70% d’entreprises américaines ! Alors oui, ça s’appelle « World » mais c’est plutôt « MSCI US à 70% + quelques pays à côté ». Ça reste un excellent choix pour débuter car il suit la locomotive économique mondiale.
Choisis par toi même l’ETF qui te correspond le plus en consultant de sites spécialisés très complets comme JustETF.com
🔥 Pourquoi ces choix ?
Pour le S&P 500 : L’iShares Core S&P 500 est le plus gros ETF au monde avec des frais ultra-compétitifs. Impossible de faire mieux en termes de liquidité et sécurité.
Pour le Nasdaq 100 : Leader incontestable sur sa catégorie, avec un encours solide qui garantit la pérennité. Frais corrects pour un indice tech.
Pour le MSCI USA : Alternative parfaite au S&P 500 avec des frais identiques (0,07%) mais une diversification légèrement supérieure (mid-caps incluses).
⚠️ Important : Problème PEA
Aucun de ces ETF n’est compatible PEA ! Ils sont tous domiciliés en Irlande mais investissent directement aux USA sans structure synthétique.
Solutions pour le PEA :
- S&P 500 : BNP Paribas Easy S&P 500 (synthétique)
- Nasdaq 100 : Lyxor Nasdaq-100 (synthétique)
- MSCI World : CW8 iShares (synthétique, 70% USA)
Mon point de vue : Si tu veux des ETF physiques, utilise une assurance-vie ou un compte-titres. Pour le PEA, privilégie ces alternatives synthétiques, mais sois attentifs aux frais.
Étape 2 : La règle du DCA (Dollar Cost Averaging)
Investis le même montant chaque mois, peu importe si les marchés montent ou descendent. Cette méthode permet de lisser le prix d’achat sur le long terme.
Étape 3 : Utilise une enveloppe fiscale adaptée
PEA (Plan d’Épargne en Actions) : Plafond de 150 000€, exonération totale d’impôts sur les plus-values après 5 ans de détention. Par rapport à un compte-titres classique (taxé à 30%), ça te fait une économie de 43% ! Idéal pour les ETF européens et synthétiques. Peu d’ETF hors Europe disponibles.
Assurance-vie : Plafond illimité, fiscalité avantageuse après 8 ans. Parfait si tu veux investir plus de 150 000€ ou accéder à tous les ETF du marché.
Les vraies questions que tu te poses (et leurs réponses)
« Quelles sont les bonnes assurances vie pour les ETF ? »
Top 3 des assurances vie pour accéder à un nombre d’ETF important, selon finance-heros.fr :
- Linxea Spirit 2 (Crédit Agricole): 59 ETF Actions
- Lucya (Cardif) : 46 ETF Actions
- Placement direct (Swisslife) : 36 ETF Actions
Les banques traditionnelles sont à fuir pour les ETF. Leurs frais sont astronomiques et leurs contraintes obsolètes.
« Les ETF que je veux ne sont pas disponibles sur mon PEA »
Problème classique avec les PEA des banques traditionnelles. Ils ont souvent une sélection limitée d’ETF.
Ce qu’il faut comprendre : Tous les ETF ne sont pas éligibles au PEA. Pour qu’un ETF soit compatible PEA, il doit être :
- Domicilié en Europe
- Investir au moins 75% en actions européennes OU répliquer un indice « éligible »
Exemples d’ETF PEA compatibles :
- MSCI World : CW8 (iShares) ou EWLD (Amundi)
- S&P 500 : Amundi S&P 500 PEA (PAEEM)
- Nasdaq 100 : Amundi PEA Nasdaq-100 (PANX)
Si ton courtier ne les propose pas, encore une fois : change !
« Quand est-ce que je reçois les dividendes sur un ETF accumulation ? »
Réponse courte : jamais, et c’est tant mieux !
Sur un ETF accumulation (Acc), tu ne reçois JAMAIS les dividendes sur ton compte. Ils sont automatiquement réinvestis dans l’ETF. C’est exactement ce qu’on veut après 40 ans pour maximiser l’effet cumulé.
Pourquoi c’est mieux ? Parce que ça évite :
- La fiscalité sur les dividendes reçus
- La galère de devoir les réinvestir manuellement
- Les frais supplémentaires à chaque réinvestissement
« C’est pas mieux d’investir dans des actions individuelles plutôt que des ETF ? »
Ah, le fameux syndrome du « je vais faire mieux que le marché » !
Les analyses montrent que 95% des investisseurs particuliers sous-performent les indices sur le long terme.
Les chiffres sont têtus : 90% des gestionnaires professionnels n’arrivent pas à battre le MSCI World sur 10 ans. Alors toi, avec ton boulot à plein temps et tes gosses à gérer, tu crois vraiment que tu vas faire mieux ?
Les ETF, c’est la diversification automatique sans se prendre la tête. Point.
« Quelle différence entre gestion active et passive ? Ça vaut le coup de payer plus cher ? »
C’est le cœur du débat en investissement !
La gestion passive (ETF) : C’est toi qui est aux commandes. L’ETF se contente de copier un indice, point. Pas de gérant qui se prend pour Waren Buffet, pas de décisions « géniales », juste de la réplication automatique.
La gestion active (fonds traditionnels) : Un gérant et son équipe analysent, choisissent, achètent, vendent… en espérant battre le marché. Mais les chiffres sont têtus : l’étude SPIVA montre que 90% des gérants actifs sous-performent leur indice de référence sur 10 ans. Tu paies donc plus cher pour avoir… de moins bons résultats.
Les coûts ? Ça pique !
- ETF (passif) : 0,07% à 0,40% par an
- Fonds actif français moyen : 1,5% à 2,5% par an
Exemple concret : Sur 100 000€, un fonds actif avec 2% de frais te coûte 2000€ par an. L’ETF S&P 500 en gestion passive à 0,07% te coûte 70€. Soit 1930€ de différence !
Mon conseil brutal : Sauf exception très rare, fuis la gestion active. Les frais de 2% par an, ça ressemble à du vol légalisé. La gestion passive d’ETF fera mieux, moins cher, sans se prendre la tête.
Les erreurs de débutant à éviter absolument
⚠️ L’erreur des ETF thématiques
Tu vois passer des ETF « Intelligence Artificielle », « Énergies renouvelables », « Métavers »… Ce sont des jouets marketing, pas de vrais investissements.
Ces ETF thématiques sont :
- Hyper concentrés sur quelques valeurs
- Avec des frais souvent élevés
- Sujets aux effets de mode
Règle d’or : Privilégie les gros indices diversifiés. La mode passe, la diversification reste.
⚠️ Paniquer à la première baisse
Les marchés baissent régulièrement et c’est normal ! Une correction de -20% se produit en moyenne tous les 2-3 ans et bien plus avec des crises comme les subprimes de 2008 ou la période covid. Si tu paniques et que tu vends, tu cristallises tes pertes.
Comment choisir entre deux ETF similaires ?
Voici les critères que j’utilise pour départager deux ETF similaires :
1. Les frais annuels (TER) C’est le critère n°1. Chaque 0,1% de différence te coûte 100€ par an sur 100 000€ investis.
2. L’encours du fonds Plus c’est gros, plus c’est stable. Favorise toujours les ETF avec plusieurs centaines de millions d’euros d’encours minimum. Les émetteurs ferment les petits ETF qui ne sont pas rentables.
3. La méthode de réplication
- Physique : l’ETF achète vraiment les actions (plus transparent)
- Synthétique : l’ETF utilise des produits dérivés appelés « swaps » (permet d’accéder aux marchés non-européens via le PEA) mais n’achète pas concrètement les actions.
Important : Les swaps ne sont pas les « subprimes » de 2008. Ce sont des produits simples et réglementés. Le risque existe mais il est faible.
Le plan d’action pour commencer cette semaine
Lundi : Ouvre une assurance vie chez ton courtier préféré
Mardi : Fais un virement au moins égal au prix de l’ETF que tu vises
Mercredi : Achète ton premier ETF
Jeudi : Programme un virement automatique mensuel
Vendredi : Note la date dans ton agenda et oublie ton placement pendant 6 mois minimum
Ma recommandation finale
Écoute, on a tous été là. Moi le premier, j’ai passé des mois à analyser, comparer, hésiter. Et pendant ce temps, je me suis appauvri avec mon PEA.
Dans 10 ans, tu ne te souviendras pas si tu as acheté ton ETF à 350€ ou 370€. Mais tu te souviendras du jour où tu as enfin pris ta vie financière en main.
Alors, qu’est-ce que tu attends ?
Tu peux continuer à laisser ton argent dormir sur ton Livret A, ou tu peux commencer dès aujourd’hui à construire ton patrimoine. Dans 6 mois, tu auras soit les mêmes regrets qu’aujourd’hui, soit les premières satisfactions d’un investisseur qui a enfin franchi le pas.
Le choix t’appartient.
Sources :
- AMF – Baromètre de l’épargne et de l’investissement 2023
- Étude SPIVA – Standard & Poor’s : Analyse de la sous-performance de 90% des gérants actifs face aux indices
- Finary – « Mon top 7 des investissement ETF en 2025«
Disclaimer : Cet article est à visée éducative. Tout investissement présente un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.