Comment se mettre au sport à 40 ans quand on n’est PAS sportif
Laisse-moi te raconter quelque chose. À 42 ans, mon pote Sébastien n’avait jamais mis les pieds dans une salle de sport. Son dernier souvenir d’activité physique ? 20 minutes de passes de ballon avec son petit de 6 ans dans le jardin. Puis un jour, son médecin lui a balancé : « Votre taux de cholestérol est dans le rouge, votre tension aussi. Il faut bouger. » Six mois plus tard, Sébastien avait perdu 7 kilos et se sentait mieux qu’à 30 ans.
La vraie question n’est pas « Est-ce que c’est possible de commencer à 40 ans ? » mais plutôt « Comment faire sans se blesser et sans abandonner au bout de trois semaines ? »
Pourquoi ton corps à 40 ans est parfait pour débuter
Je vais te dire franchement : oublie tout ce qu’on te raconte sur « c’est trop tard après 40 ans ». C’est du bullshit.
Ton corps à 40 ans a trois avantages énormes sur celui de ton jeune voisin de 25 ans :
Tu as la maturité pour être régulier. À 25 ans, on part à fond pendant deux semaines puis on abandonne. À 40 ans, tu sais construire des habitudes qui durent.
Tu écoutes ton corps. Fini l’égo surdimensionné qui te pousse à soulever trop lourd ou à courir trop vite. Tu as appris la patience.
Tu as de vraies raisons. Ce n’est plus pour impressionner les filles ou les potes. C’est pour ta santé, ton énergie, ta longévité. Et ça, c’est une motivation autrement plus puissante.
Ce qui change vraiment après 40 ans
Soyons honnêtes : ton métabolisme ralentit car tu as perdu de la masse musculaire à cause du manque d’activité. Tu perds naturellement de la masse musculaire (environ 3 à 8% par décennie après 30 ans, un phénomène appelé sarcopénie). Ta récupération prend plus de temps.
Mais voici ce que la science nous enseigne vraiment : l’activité physique régulière peut ralentir, voire inverser une bonne partie de ces effets. Une étude de l’Université de Birmingham publiée en 2018 a montré que des cyclistes amateurs de 55 à 79 ans avaient une fonction immunitaire comparable à celle de jeunes de 20 ans.
Le sport après 40 ans n’est pas une question de « limiter la casse ». C’est une opportunité de devenir plus fort, plus endurant, plus en forme qu’à 30 ans.
L’erreur fatale que font 90% des débutants
Tu sais ce qui se passe dans 9 cas sur 10 ? Un mec de 45 ans décide de se mettre au sport. Il s’inscrit en salle, engage un coach, s’achète des baskets à 150 balles. La première semaine, il s’entraîne 5 fois. La deuxième, il peut à peine marcher tellement il a de courbatures. La troisième, il abandonne.
La réalité, c’est que ton pire ennemi n’est pas ton manque de forme. C’est ta motivation du premier jour.
Commence ridiculement petit
Voici la seule règle que tu dois retenir : commence plus doucement que ce que ton ego te dit.
Tu penses que tu peux faire 3 séances par semaine ? Commence par 1.
Tu penses pouvoir t’entraîner 45 minutes ? Commence par 20.
Tu veux courir 5 km ? Commence par marcher 2 km.
Mon observation sur le terrain révèle que les personnes qui réussissent leur mise au sport après 40 ans sont celles qui ont commencé tellement doucement qu’elles avaient presque honte de ce qu’elles faisaient. Mais trois mois plus tard, elles étaient toujours là. Pas celles qui avaient voulu impressionner tout le monde dès la première séance.
Les signaux d’alarme à ne jamais ignorer
Ton corps à 40 ans te parle différemment. Apprends ce nouveau langage :
Courbatures normales : Sensation de raideur musculaire 24-48h après l’effort, qui diminue avec le mouvement
Douleur problématique : Douleur aiguë pendant l’exercice, douleur qui empire au fil des jours, douleur articulaire localisée
⚠️ Important : Si tu ressens une douleur pendant l’exercice (pas après), arrête immédiatement. À 40 ans, une petite blessure ignorée peut t’éloigner du sport pendant des mois.
Quel sport choisir quand on part de zéro
La question que tout le monde se pose. Et la réponse va te surprendre : le meilleur sport est celui que tu feras encore dans trois mois.
Pas le plus efficace sur le papier. Pas celui qui brûle le plus de calories. Celui que tu feras régulièrement.
La marche : le sport le plus sous-estimé
Je sais ce que tu penses : « La marche, c’est pas vraiment du sport. » Erreur.
La marche rapide (5-6 km/h) est l’activité parfaite pour débuter après 40 ans :
- Impact quasi-nul sur les articulations
- Accessible partout, sans matériel
- Progressive : tu peux augmenter la durée ou l’intensité facilement
- Sociale : tu peux marcher avec ta femme, tes potes, ton chien
D’après mon expérience avec des hommes qui se sont mis au sport après 40 ans, ceux qui ont commencé par la marche ont un taux de régularité bien supérieur à ceux qui ont attaqué direct par la course ou la salle.
Concrètement : Commence par 20-30 minutes de marche rapide, 3 fois par semaine. Quand c’est devenu facile (dans 4-6 semaines), augmente soit la durée, soit l’intensité, soit ajoute une sortie.
La marche japonaise fractionnée : transforme ta marche en vrai entraînement
Tu veux rendre ta marche encore plus efficace sans passer à la course ? Laisse-moi te parler de la marche japonaise fractionnée, développée par le Dr Hiroshi Nose de l’Université de Shinshu au Japon.
Le principe est ultra-simple mais redoutablement efficace : tu alternes 3 minutes de marche rapide avec 3 minutes de marche tranquille, pendant 30 minutes au total. C’est tout.
Concrètement, ça donne quoi ?
- 3 minutes rapides : tu marches à environ 70% de ta capacité max. Tu peux encore parler, mais tenir une conversation complète devient difficile. Ton cœur bat plus vite.
- 3 minutes tranquilles : tu ralentis à une allure confortable. Tu récupères sans t’arrêter.
- Répète 5 fois : ça fait pile 30 minutes d’entraînement.
Pourquoi c’est si efficace après 40 ans ?
Une étude menée sur 246 personnes d’environ 63 ans a comparé trois groupes : pas de marche, marche continue, et marche fractionnée japonaise. Les résultats sont sans appel : la marche fractionnée surpasse largement la marche classique.
Les bénéfices prouvés scientifiquement :
- Amélioration cardiovasculaire : baisse de la pression artérielle (jusqu’à -9 mmHg après 12 semaines selon études)
- Renforcement musculaire : meilleure force des jambes sans traumatiser les articulations
- Meilleur contrôle du diabète : amélioration de la sensibilité à l’insuline
- Dépense calorique augmentée : plus efficace qu’une marche normale
- Effets sur le sommeil et l’humeur : amélioration de la qualité du sommeil et réduction des symptômes dépressifs
Comment commencer ?
Ne cherche pas à être un athlète dès le premier jour. Voici comment démarrer intelligemment :
Semaine 1-2 : habitue-toi au principe. Fais 4 cycles (24 minutes) au lieu de 5. Pendant les phases rapides, va juste un peu plus vite que d’habitude.
Semaine 3-4 : passe à 5 cycles complets (30 minutes). Augmente progressivement l’intensité des phases rapides.
Après 1 mois : tu devrais sentir la différence. Les phases rapides sont vraiment rapides, les phases lentes vraiment reposantes.
Le truc pour savoir si tu vas au bon rythme ?
Phase rapide : tu peux dire une phrase courte, mais pas chanter ou avoir une longue discussion.
Phase lente : tu pourrais tenir une conversation normale sans être essoufflé.
Le gros avantage pour un mec de 40 ans qui débute ? Tu obtiens les bénéfices d’un entraînement intense sans te détruire les genoux avec du jogging. Et en seulement 30 minutes, tu fais plus pour ta santé cardiovasculaire qu’en marchant une heure à rythme constant.
La musculation : ton meilleur allié après 40 ans
Et c’est là que ça devient intéressant. La musculation est probablement l’activité la plus bénéfique après 40 ans. Pourquoi ?
Parce qu’elle fait exactement ce dont tu as besoin :
Maintien de la masse musculaire : tu compenses la perte naturelle liée à l’âge
Renforcement osseux : crucial pour prévenir l’ostéoporose
Boost métabolique : plus de muscle = plus de calories brûlées au repos
Protection articulaire : des muscles forts protègent tes articulations
Le truc, c’est de ne pas faire n’importe quoi. Voici comment commencer intelligemment :
Première règle : apprends les mouvements à vide avant de charger. Passe 2-3 séances à maîtriser le squat, le développé couché, le rowing sans poids. Ça te paraîtra ridicule. Fais-le quand même.
Deuxième règle : privilégie les exercices polyarticulaires (qui sollicitent plusieurs articulations). Squat, pompes, tractions, développé, soulevé de terre. Ces mouvements sont plus fonctionnels et plus efficaces.
Troisième règle : 2 séances de musculation par semaine suffisent largement pour commencer. Pas besoin de vivre à la salle.
La natation : l’option douce et efficace
Si tu as des problèmes articulaires existants (dos, genoux, hanches), la natation est ton meilleure amie.
Avantages :
- Portance de l’eau : zéro impact sur les articulations
- Travail complet : tous les muscles sont sollicités
- Capacité cardio : excellent pour le cœur
Inconvénients à connaître :
- Nécessite l’accès à une piscine
- Peut être technique pour les petits nageurs
- Moins social que d’autres activités
Le vélo : idéal si tu as du surpoids
Tu as 15-20 kilos à perdre ? Le vélo (d’appartement ou route) est parfait pour toi.
Pourquoi ? Parce que ton poids est porté par la selle, pas par tes genoux. Tu peux donc t’entraîner efficacement sans massacrer tes articulations.
Commence par 20-30 minutes à intensité modérée (tu peux parler sans être essoufflé), 2 fois par semaine.
Les sports « doux » : yoga, Pilates, tai-chi
Tu vas me dire : « Attends, le yoga c’est pas vraiment du sport, non ? » Si tu penses ça, c’est que tu n’as jamais vraiment essayé.
Les disciplines « douces » sont particulièrement adaptées après 40 ans. Pas parce que tu es fragile, mais parce qu’elles travaillent ce dont ton corps a le plus besoin à cet âge : mobilité, équilibre, gainage profond.
Le yoga : bien plus qu’étirer ses jambes
Le yoga a souffert d’une image « new age » pendant des années. Mais laisse-moi te dire ce qui se passe vraiment quand tu pratiques régulièrement :
Force fonctionnelle : tenir une planche pendant 2 minutes, faire des transitions en gainage, supporter ton propre poids dans des positions inconfortables. C’est du renforcement musculaire pur. Demande à n’importe quel mec qui a essayé un cours de Yoga Vinyasa s’il n’a pas transpiré.
Mobilité articulaire : à 40 ans, tu commences à perdre en amplitude de mouvement. Le yoga maintient (ou restaure) cette mobilité. Résultat ? Moins de raideurs le matin, moins de douleurs au dos, meilleure posture.
Respiration et gestion du stress : la partie « méditation » du yoga n’est pas du folklore. Apprendre à respirer correctement réduit ton niveau de cortisol (l’hormone du stress). Et le stress chronique après 40 ans, c’est l’ennemi numéro un de ta santé.
Par où commencer ?
Si tu n’as jamais fait de yoga, évite les cours de Power Yoga ou Ashtanga pour débuter. C’est trop intense et tu risques de te blesser.
Commence par du Hatha Yoga ou du Yin Yoga. 2 séances de 45 minutes par semaine. YouTube regorge de cours gratuits, mais je te conseille vraiment de faire au moins tes 5-10 premières séances avec un prof en vrai. Pourquoi ? Parce que les positions mal exécutées peuvent faire plus de mal que de bien.

Le Pilates : ton dos va te remercier
Si tu as mal au dos (et statistiquement, tu as de bonnes chances), le Pilates est peut-être la meilleure chose que tu puisses faire.
Ce que le Pilates travaille vraiment :
Le « corps » en profondeur : pas juste les abdos visibles (grands droits), mais tous les muscles stabilisateurs du tronc. Ceux qui maintiennent ta colonne en bonne santé.
L’alignement postural : tu passes 8 heures par jour assis devant un écran ? Ton corps compense avec une mauvaise posture. Le Pilates te réapprend à te tenir correctement.
La coordination : les exercices demandent de la concentration et de la précision. C’est excellent pour la connexion cerveau-muscle.
La stabilité articulaire : chaque mouvement se fait de manière contrôlée, en renforçant les petits muscles qui protègent tes articulations.
D’après mon expérience, les hommes qui intègrent 1-2 séances de Pilates par semaine en complément d’une autre activité (marche, vélo, muscu) ont beaucoup moins de problèmes de dos et récupèrent mieux de leurs entraînements.
Le Pilates, c’est pour les femmes ?
Cette idée reçue a la vie dure. Et c’est dommage, parce que le Pilates a été inventé par un homme (Joseph Pilates) pour renforcer les soldats blessés pendant la Première Guerre mondiale.
Si tu vas dans un cours et que tu es le seul mec, tant mieux. Ça veut dire que les autres n’ont pas encore compris l’intérêt. Dans 6 mois, quand tu auras un dos en béton et une posture de guerrier, on verra qui rigole.

Le tai-chi : l’art martial du mec de 40 ans
Le tai-chi a une réputation de « truc de vieux dans les parcs chinois ». C’est pourtant un art martial à part entière, juste pratiqué au ralenti.
Pourquoi c’est génial après 40 ans ?
Équilibre et proprioception : après 40 ans, ton équilibre se dégrade naturellement. Le tai-chi le maintient à niveau. Moins de risque de chutes, meilleure coordination.
Force des jambes en isométrie : tenir des positions basses pendant plusieurs minutes, c’est un travail musculaire intense. Tes cuisses vont le sentir passer.
Réduction du stress : les mouvements lents et fluides ont un effet méditatif puissant. C’est comme du yoga debout.
Pas de risque de blessure : zéro impact, mouvements contrôlés, pas de charge lourde. Parfait si tu as des articulations fragiles.
Une étude de l’Université Emory a montré que le tai-chi réduisait le risque de chute de près de 50% chez les personnes âgées. Une autre étude publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society a confirmé une réduction de 43% de l’incidence des chutes à court terme.
Comment débuter ?
Trouve un cours près de chez toi. Le tai-chi s’apprend difficilement seul, les mouvements sont précis et la progression suit une logique qu’il faut comprendre.
1-2 séances par semaine suffisent pour commencer. Et contrairement aux idées reçues, tu vas transpirer.
Combiner « doux » et « intense » : la stratégie gagnante
Voici ce que font les mecs qui réussissent le mieux leur mise au sport après 40 ans : ils mixent.
Exemple de semaine équilibrée :
- Lundi : marche fractionnée japonaise (30 min)
- Mercredi : musculation (45 min)
- Vendredi : yoga ou Pilates (45 min)
- Samedi : vélo ou natation (45 min)
Tu alternes entre des activités qui sollicitent ton cardio et ta force, et des activités qui travaillent ta mobilité et ta récupération.
Le yoga ou le Pilates ne sont pas des « à-côtés » ou des activités de récup pour les jours où tu n’as pas envie de vraiment t’entraîner. Ce sont des disciplines à part entière qui complètent parfaitement les sports plus intenses.
La vraie force après 40 ans, ce n’est pas seulement soulever lourd. C’est être mobile, stable, équilibré et sans douleur.
La stratégie des 12 premières semaines
Les témoignages que je reçois montrent que la période critique, c’est les 3 premiers mois. Passe ce cap, et tu as 80% de chances de continuer durablement.
Voici ton plan pour ne pas faire partie des abandons précoces :
Semaines 1-4 : Installation de l’habitude
Objectif : Faire du sport une routine, pas une performance
- 2-3 séances maximum par semaine
- Durée courte : 20-30 minutes
- Intensité modérée : tu peux tenir une conversation
- Focus : régularité > intensité
Règle d’or : Termine chaque séance en te disant « J’aurais pu faire plus ». C’est bon signe.
Semaines 5-8 : Augmentation douce
Objectif : Progresser sans se cramer
- 3 séances par semaine
- Durée : 30-40 minutes
- Commence à augmenter légèrement l’intensité
- Introduis de la variété (si tu marchais, ajoute quelques phases rapides)
C’est le moment où ton corps commence vraiment à s’adapter. Tu dors mieux, tu as plus d’énergie, tu te sens moins raide le matin.
Semaines 9-12 : Consolidation
Objectif : Ancrer le changement
- 3-4 séances par semaine
- Durée : 40-50 minutes
- Mixe différentes intensités
- Commence à te challenger (un peu)
À ce stade, le sport n’est plus un effort conscient. C’est devenu une partie de ta vie. Quand tu ne t’entraînes pas, quelque chose te manque.
Comment gérer les obstacles inévitables
Soyons réalistes : tu vas rencontrer des galères. Anticipons-les.
« Je n’ai pas le temps »
La vraie question : est-ce que tu n’as vraiment pas 30 minutes, ou est-ce que c’est pas une priorité ?
Voici ce qui marche :
Le sport en début de journée. Avant que la vie ne te rattrape. Lève-toi 40 minutes plus tôt. Oui, au début c’est dur. Mais dans deux semaines, tu te sentiras tellement mieux que tu ne voudras plus revenir en arrière.
Le sport pendant la pause déjeuner. Marche rapide de 30 minutes, retour au bureau, sandwich au bureau. Tu as tout fait en 45 minutes.
Le sport le soir, NON NÉGOCIABLE. Bloque-le dans ton agenda comme un rendez-vous client. Parce que c’est exactement ce que c’est : un rendez-vous avec ta santé.
« Je suis épuisé après le boulot »
Paradoxe : tu es fatigué, donc tu ne fais pas de sport. Mais le sport est justement ce qui te donnerait de l’énergie.
La solution ? Force-toi pendant 10 minutes. Dis-toi « OK, je fais juste 10 minutes, après j’arrête si je veux. » Dans 90% des cas, tu finiras ta séance. Parce que le plus dur, c’est de commencer.
« J’ai raté une semaine, j’ai tout perdu »
Non. Tu as raté une semaine. Ça arrive. Grippe, déplacements pro, vacances, galère perso. La vie, quoi.
L’erreur fatale : se dire « J’ai raté une semaine, autant tout abandonner. »
L’attitude du mec qui réussit : « J’ai raté une semaine. Je reprends lundi, même si c’est juste 15 minutes. »
Le sport après 40 ans, c’est pas une ligne droite. C’est des hauts et des bas. L’important, c’est la direction générale, pas les accidents de parcours.
L’alimentation : ton carburant après 40 ans
On ne peut pas parler de mise au sport sans parler de nutrition. Parce que la réalité, c’est que tu peux t’entraîner 5 fois par semaine, si tu manges n’importe comment, tu ne verras pas de résultats.
Les protéines : ta priorité absolue
Après 40 ans, tes besoins en protéines augmentent. Pourquoi ? Parce que ton corps est moins efficace pour construire du muscle. Il lui faut donc plus de matière première.
Concrètement : Vise environ 1 à 1,6g de protéines par kilo de poids de corps. Si tu pèses 80 kg, ça fait 80 à 128g de protéines par jour.
À quoi ça ressemble ?
- 150g de poulet = 45g de protéines
- 4 œufs = 24g de protéines
- 200g de fromage blanc = 16g de protéines
- 100g de thon = 25g de protéines
Répartis ça sur 3-4 repas, et tu y es.
L’hydratation : pas sexy mais crucial
Ton corps à 40 ans gère moins bien la déshydratation. Et la déshydratation, même légère, massacre tes performances et ta récupération.
Règle simple : 2 litres d’eau par jour minimum. 2,5 à 3 litres les jours d’entraînement.
Comment savoir si tu es bien hydraté ? Regarde la couleur de ton urine. Elle doit être jaune pâle, presque transparente. Si elle est jaune foncé, tu ne bois pas assez.
Le sommeil : là où tout se joue
Voici ce que la science nous enseigne vraiment : la plupart de tes progrès se font pendant ton sommeil. C’est là que tes muscles se réparent, que tes hormones se régulent, que ton corps récupère.
En dessous de 7 heures de sommeil par nuit, tu compromets sérieusement tes résultats. Et après 40 ans, c’est encore plus vrai.
Si tu dois choisir entre te lever à 5h pour t’entraîner en dormant 5h, ou dormir 7h30 et sauter ta séance : dors. Une fois de temps en temps, le sommeil est plus important que l’entraînement.

Et si tu as vraiment beaucoup de poids à perdre ?
Tu as 20, 30, 40 kilos de trop ? Écoute-moi bien : le sport seul ne suffira pas. Désolé d’être direct, mais je préfère être honnête.
La perte de poids, c’est 80% alimentation, 20% activité physique. Tu peux pas compenser une alimentation déséquilibrée avec du sport.
Par contre, le sport va être ton meilleur allié psychologique. Quand tu fais du sport, tu as envie de mieux manger. Tu as moins envie de bousiller tes efforts avec de la malbouffe. C’est un cercle vertueux.
Commence par la marche, vraiment
Si tu as beaucoup de poids à perdre, oublie la course. Tes genoux te remercieront.
La marche rapide + alimentation adaptée, c’est déjà largement suffisant pour perdre 1 à 2 kilos par mois. Ce qui fait 12 à 24 kilos en un an.
Quand tu auras perdu 10-15 kilos, tu pourras envisager des activités plus intenses.
Le mental : pourquoi tu vas vouloir abandonner
Il y a un moment, vers la 3ème ou 4ème semaine, où tu vas te dire : « À quoi bon ? »
Tu t’entraînes depuis un mois. Tu ne vois pas de différence physique. Tu es toujours aussi fatigué. Tu as encore mal partout.
C’est normal. Et c’est là que 80% des gens abandonnent.
Voici la vérité : les premiers vrais résultats visibles, c’est après 6 à 8 semaines. Avant, ton corps s’adapte en coulisses. Tu ne le vois pas, mais il se passe des choses.
Ton système cardiovasculaire s’améliore. Tes muscles se renforcent. Ton métabolisme s’ajuste. Mais ça ne se voit pas encore dans le miroir.
La règle des 6 semaines
Fais-toi une promesse : tu t’engages sur 6 semaines. Quoi qu’il arrive. Même si tu ne vois rien. Même si tu as l’impression que ça sert à rien.
Pourquoi 6 semaines ? Parce que c’est le temps minimum pour que ton corps commence vraiment à changer. Et c’est aussi le temps pour que l’habitude s’installe dans ton cerveau.
Après 6 semaines, tu réévalues. Mais d’après mon expérience, si tu tiens 6 semaines, tu ne veux plus arrêter.
Ce que personne ne te dit sur le sport après 40 ans
Tu vas devenir chiant (dans le bon sens)
Tu vas commencer à calculer tes heures de sommeil. À préparer tes repas. À refuser certaines soirées parce que tu t’entraînes le lendemain matin. Ta femme va te charrier. Tes potes vont te chambrer.
Et c’est exactement ce qu’il faut.
Les mecs qui transforment vraiment leur vie après 40 ans, ce sont ceux qui sont prêts à paraître un peu chiants pendant quelques mois. Parce qu’ils savent que dans un an, ils se sentiront 10 ans plus jeunes.
Les premiers mois sont les plus durs
Ça devient plus facile. Vraiment.
Après 3 mois de régularité, ton corps ne te demande plus un effort conscient pour aller t’entraîner. C’est devenu automatique. Comme te brosser les dents.
Après 6 mois, tu ne conçois plus ta vie sans sport. C’est devenu une partie de ton identité.
Après un an, les gens autour de toi remarquent le changement. Pas juste physique. Ta posture. Ton énergie. Ta confiance.
Tu vas te redécouvrir
Laisse-moi te dire ce que j’ai appris en accompagnant des hommes qui se sont mis au sport après 40 ans : tu ne fais pas ça juste pour ton corps.
Tu le fais pour te prouver que tu es capable de changer. Que tu n’es pas prisonnier de tes habitudes. Que tu peux encore te surprendre.
Le sport après 40 ans, c’est une déclaration : « Je ne suis pas fini. Je commence. »
Agis comme celui que tu veux devenir
Et toi, tu te reconnais dans quel profil ? Le mec qui lit cet article et se dit « Ouais, faudrait que je m’y mette » ? Ou celui qui va lire cet article et se lever tout de suite pour faire un tour de 20 minutes ?
La différence entre ces deux mecs, elle n’est pas dans leur niveau de forme. Elle est dans leur décision d’agir maintenant.
Tu as 40 ans. Tu as déjà vécu la moitié de ta vie. La vraie question, c’est : comment tu veux vivre l’autre moitié ? Épuisé, en mauvaise santé, avec des regrets ? Ou en forme, plein d’énergie, fier de toi ?
Le sport, c’est pas une obligation. C’est un choix. Le choix de devenir la meilleure version de toi-même.
Dans 6 mois, tu auras soit des résultats, soit des excuses. Mais tu n’auras pas les deux.
Alors voilà ce que tu fais maintenant :
- Choisis ton activité (marche, vélo, natation, salle)
- Bloque 3 créneaux de 30 minutes dans ton agenda cette semaine
- Fais ta première séance demain
Pas lundi prochain. Pas après les vacances. Demain.
Et si dans trois mois tu veux me dire que ça a changé ta vie, reviens me laisser un commentaire. Je suis sérieux.
Le moment de changer, c’est maintenant.
Sources citées
- Duggal NA, Pollock RD, Lazarus NR, et al. Major features of immunesenescence, including reduced thymic output, are ameliorated by high levels of physical activity in adulthood. Aging Cell. 2018;17(2).
- Volpi E, Nazemi R, Fujita S. Muscle tissue changes with aging. Curr Opin Clin Nutr Metab Care. 2004;7(4):405-410.
- Nemoto K, Gen-no H, Masuki S, Okazaki K, Nose H. Effects of high-intensity interval walking training on physical fitness and blood pressure in middle-aged and older people. Mayo Clin Proc. 2007;82(7):803-811.
- Morikawa M, Okazaki K, Masuki S, et al. Physical fitness and indices of lifestyle-related diseases before and after interval walking training in middle-aged and older males and females. Br J Sports Med. 2011;45(3):216-224.
- Batacan RB Jr, Duncan MJ, Dalbo VJ, Tucker PS, Fenning AS. Effects of high-intensity interval training on cardiometabolic health: a systematic review and meta-analysis of intervention studies. Appl Physiol Nutr Metab. 2024.
- Wolf SL, Barnhart HX, Kutner NG, et al. Reducing frailty and falls in older persons: an investigation of Tai Chi and computerized balance training. J Am Geriatr Soc. 1996;44(5):489-497.
- Huang ZG, Feng YH, Li YH, Lv CS. Systematic review and meta-analysis: Tai Chi for preventing falls in older adults. BMJ Open. 2017;7(2):e013661.
- Li F, Harmer P, Fitzgerald K, et al. Tai chi and postural stability in patients with Parkinson’s disease. N Engl J Med. 2012;366(6):511-519.

Merci pour ton article très motivant ! Il m’a de suite interpellé car je me suis mise au sport tard , après ma première grossesse et ses 25 kg bonus à 30 ans . J’ai commencé avec la marche nordique , maintenant ( 12 ans après !) je fais du sport au moins 2 x par semaine pilate et cardio , un bon compromis 🙂 et en loisir de la marche ou du vélo ! Je ne vois plus le sport comme une contrainte mais comme un véritable Rdv santé
Voici un article vraiment intéressant. J’ai aimé « commence plus doucement que ce que ton ego te dit », c’est vraiment ça ! mais aussi la marche japonaise et… tout l’article en fait.
Un grand merci.
Merci pour cet article qui dédramatise enfin le “recommencer à 40 ans”.
J’adhère totalement à l’idée de commencer “ridiculement petit” et de viser la régularité avant l’intensité.
Astuce qui marche bien chez moi et mes patients : bloquer un rendez-vous récurrent (même 10 min), tenir un journal (date + séance + ressenti), et se fixer un cap de 12 semaines au lieu d’un objectif “à vie”.
On ne change pas juste son corps : on change d’identité, une décision à la fois.
Merci Stéphane pour les différents programmes proposés. Sans le savoir, j’ai démarré en cette rentrée la marche japonaise fractionnée. A présent, je vais pouvoir aller plus loin en suivant le programme détaillé semaine par semaine.
ça me rebooste 🙂
Super article!
Même si tu t’adresses ici principalement aux hommes, je dois dire que beaucoup de choses résonnent aussi pour nous, les femmes. À 50 ans, je me suis moi aussi remise en mouvement après des années de sédentarité, et tout ce que tu dis sur la patience, la progressivité et la régularité est tellement vrai.
J’ai souri en lisant certains passages très “mecs” mais au fond, les principes sont universels. Merci pour ce partage motivant et sans chichi, ça donne envie d’enfiler ses baskets dès demain !
Salut Steph,
Ton article m’a redonné foi qu’à 40 ans, on peut vraiment commencer — et bien.
« Commence plus doucement que ce que ton ego te dit. »
Cette phrase m’a marqué : elle touche juste. Elle rappelle qu’on n’a pas besoin de forcer pour progresser durablement.
Tu poses des étapes, un ton sincère, et une méthode réaliste — merci de donner envie de bouger sans pression 🙂
Et oui, 40 ans c’est jeune et vieux à la fois. Je suis bien placé pour en parler car j’ai 40 ans et j’ai arrêté le sport avec le COVID (pourtant c’était mon métier).
Et bien la reprise est plus difficile mais possible.
J’ai ajusté mes séances de sport et mon alimentation. Car à 44 ans, je ne peux plus manger 3 burger et garder un ventre plat.
Ton article est bien écrit, il faut reprendre doucement et choisir un sport que l’on garde longtemps. Trouver le bon accompagnement pour durer dans le temps et être régulier.
Bravo et merci pour cet article complet